La bibliothèque du Conservatoire

L'activité de la bibliothèque au XIXe siècleÀ la veille de 1789, le prieuré ne compte plus beaucoup de religieux. À la Révolution, la salle du réfectoire alors « boisée jusqu’à hauteur des croisées » sert un temps d’entrepôt de munitions. Ce n’est qu’à partir de 1798, date à laquelle les bâtiments du prieuré furent attribués au Conservatoire, nouvellement créé par le décret du 8 vendémiaire an III (29 septembre 1794) que l’on se préoccupe de donner une affectation définitive au réfectoire. D’abord logée dans l’actuel musée, la bibliothèque du Conservatoire s’installe ensuite en ces lieux. Il faut toutefois attendre 1845 pour que s'ouvre une vaste campagne de restauration du réfectoire, menée par l’architecte Léon Vaudoyer (1803-1872). Suivant le parti pris architectural de son contemporain Viollet-le-Duc, nombre d’éléments architecturaux, telles les sculptures et la toiture, furent repris pour accentuer le caractère « moyenâgeux » de l’ensemble. La salle est alors meublée dans le style néo-gothique. C’est dans ce même esprit que fut passéeSaint-Martin et le mendiant (fresque attribuée au peintre Léon Gérôme) commande de fresques figuratives, genre alors en vogue, au peintre académique Léon Gérôme (1824-1904), qui exécuta six figures allégoriques sur le mur est, Sculptura et Pictura, Chimica et Physica, surmontées par deux médaillons représentant Ars et Scientia. On attribue également au peintre une fresque qui figurait, au-dessus de l'entrée du cloître, « Saint Martin et le mendiant ». Toutefois, l’ouvrage n’eut pas l’heur de plaire à l’architecte et aux représentants du ministère des Travaux publics qui lui reprochèrent de ne pas avoir su harmoniser la décoration au style du bâtiment.

Ainsi, dans le cadre d’une restauration complète du réfectoire au début des années 1960, on s’interroge sur le sort des peintures, alors en très mauvais état : après débat contradictoire, décision est prise de les supprimer purement et simplement. Ces œuvres de Léon Gérôme sont aujourd’hui à jamais perdues. Dans le même temps, on œuvre à la modernité des lieux pour offrir des conditions favorables au travail des usagers de la bibliothèque, en supprimant notamment le mobilier gothique au profit de tables et de chaises dans l’esprit de l’époque. De même, murs et colonnes sont remis à nu.

Aujourd’hui, la salle de lecture de la bibliothèque présente toujours ce même décor, avec quelques concessions à la modernité : les 160 places ont été équipées de prises et des postes informatiques permettent l’accès aux ressources documentaires en ligne.

Attention : depuis janvier 2015, le bâtiment présentant des signes d’instabilité n’est plus accessible au public par mesure de précaution.